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Les poches de cornemuses.

Toutes mes poches (ou sacs) sont coupées dans un cuir de taureau européen, au tannage minéral et végétal, et d'une épaisseur de 1.6/1.8 mm.
Une couture nylon (photo 1) vient assurer la solidité de la poche et un galon de cuir est ensuite posé pour une parfaite étanchéité. Le galon est paré (photo 2) sur ses bords pour garantir un collage parfait et une excellente tenue dans le temps.
Une fois les souches fixées au sac, une mélasse préparée à l'atelier est coulée à l'intérieur afin de réguler l'humidité expiré par le musicien.





Ajout d'un 3eme bourdon sur une petite musette 11 pouces.

Voici la transformation d'un boitier de musette Béchonnet 11 pouces fabriqué il y a de nombreuses années par Bernard Blanc, en vue de lui ajouter un 3eme bourdon, que j'ai fabriqué en buis puis passé à l'eau forte comme le reste de l'instrument.







To buis or not to buis?

Le buis (buxus sempervirens) a de grandes qualités recherchées par les facteurs d'instruments à vent.
Sa densité, son grain d'une finesse remarquable et sa belle couleur, jaune paille ou orangé/brun lorsqu'il est teinté à l'eau forte, font de lui le bois de prédilection de la facture des vents depuis des siècles.
C'est le bois indigène le plus dur utilisé en facture instrumentale, avant l'arrivée des bois exotiques. Le buis sera quasi systématiquement remplacé par l'ébène pendant le XIX siècle dans la fabrication des instruments d'orchestres (clarinettes, hautbois, flutes...)

Son utilisation restera courante en lutherie d’instruments populaire et baroque.

Cependant, malgré ses grandes qualités musicales, le buis peut poser plusieurs problèmes au facteur.
Il est connu pour être très capricieux, pouvant "faire la banane" à la moindre contrariété, même s'il est travaillé très sec (ce qui est toujours le cas avec les bois que j’utilise.) Quelques précautions (débit dans le fil, contrôle du taux d'humidité par passage au four micro-ondes, usinage par étapes espacées dans le temps, huilage en cour de fabrication, régularité des épaisseurs des parois de l'instrument...) acquises avec l'expérience, font qu'on peut limiter ses déformations, mais le buis reste têtu, et il n'est pas rare qu'un hautbois se cintre. Le préjudice n'est cependant qu'esthétique.

Le facteur doit faire face à une autre difficulté avec le buis "qualité lutherie": sa rareté.
Le buis est un arbre à croissance très lente, son tronc est souvent de petite taille et tortueux, or, en facture instrumental nous avons besoin de bois bien droit de fil, sec d'au moins 10 à15 ans, de grosse section pour travailler hors cœur, et sans défauts (nœuds, fentes, départs de branches...) 
Cette difficulté à s'approvisionner  en bois de qualité est peu compatible avec une production régulière, en particulier de grands hautbois (20p, 23p et plus) c'est pourquoi un bois de substitution est parfois utilisé.

Il existe plusieurs bois exotiques ressemblant visuellement au buis, mais dont les qualités sont très inférieures. Hors de question pour moi d'utiliser un bois pour mes cornemuses qui ne répond pas à mes conditions et aux attentes de mes clients.

Un bois exotique semble pourtant réunir toutes les conditions pour se substituer au buis, le "mocambo". Très peu d'informations sur ce bois, j'essaie de chercher avec certitude son nom botanique mais la diversité des noms locaux, et de noms suivant les pays me laisse encore face à des doutes.
J'ai pu acheter il y 2 ans un important stock de ce bois à la société Nagel, fournisseur allemand de bois de lutherie très réputé.
Il s'agit d'un bois au grain très fin et serré, très semblable à celui du buis. Après alésage, la perce à un aspect lisse et doux comme avec le buis, à l'opposé de l'ébène qui laisse une perce "glacée".
On obtient donc un son très chaud et précis (l'ébène du Mozambique favorisera les sons plus brillants et incisifs).
Le mocambo présente l'avantage de ne pas se cintrer et de ne pas avoir de nœuds, ce qui rend son débit plus aisé qu'avec le buis, dont la perte au débit est énorme.

J'ai réalisé quelques tests comparatifs, notamment de densité et de poids.
Il s'avère que le mocambo à une densité sensiblement égale à celle du buis, voir plus importante en se rapprochant du cœur de l' arbre.
Le test à été réalisé avec plusieurs pièces de bois, usiné au tour à métaux, rigoureusement aux mêmes côtes (diamètre et longueur)

Buis buxus sempervirens.

Mocambo.

Mocambo.


Mocambo à gauce, buis à droite.


J'utilise donc ce bois pour la réalisation de mes hautbois, avec grande satisfaction
Il réagit de la même façon que le buis à l'eau forte, en prenant une belle couleur chaude et profonde une fois poli.
Je ne renie pas pour autant le buis, que j'utilise toujours avec un plaisir inégalé, sur commande et plus facilement sur des instruments de petite taille.

2 hautbois de 20p en mocambo teinté à l'eau forte.

Travail de la corne.



Voici quelques photos et une vidéo au sujet de la fabrication des bagues en corne pour mes cornemuses:


Triage de la corne par couleur.
Sciage des cornes en rondelles.
Les bagues percées et dressées après avoir été mises au rond (cf vidéo du dessus).

Et enfin le tournage!





Le nouvel atelier de La Vareille.

Le coin des tours.

Perçage des bourdons.

Après débit, mise au rond puis mise en longueur rigoureuse des ébauches de bourdons, vient le perçage.

Mise en longueur.

Mise en place de l'ébauche à la lunette.

Perçage de la coulisse d'accord.

Perçage de la coulisse d'accord.

Perçage du bourdon.

Perçage des souches de grands bourdons.

Toute la série percée.


Petit mais...

...costaud!
Ce petit tour suisse d'excellente qualité rend bien des services en tant que tour d'appoint.


Acquisition d'un nouveau tour.

Avec ce nouveau tour, j'ai actuellement 5 tours opérationnels dans l'atelier. J'ai encore d'autres tours à restaurer quand j'aurai un peu de temps.
Avoir autant de tours pour mon activité peut paraitre étonnant. N'utilisant que des machines anciennes, j'ai été amené à racheter des tours petit à petit suivant les occasions, pour trouver la machine idéale, sans jamais avoir le cœur de me séparer des premiers.
Au final, je trouve un grand plaisir à restaurer ces vieux tours et surtout à m'en servir. J'ai maintenant mes habitudes sur chacun d'eux, ils ont dorénavant tous leur fonction dans la fabrication de mes cornemuses.

Voila le petit dernier, un tour allemand Geiger à avance automatique et à broche débrayable!
Ce tour me permet de passer du carrelet de bois au cylindre rapidement, sans arrêter le tour entre chaque pièce (grâce au débrayage) et proprement, en fixant la buse de mon aspirateur près de l'outil qui est fixé sur le chariot automatique.

Le reste du tournage est effectué à la main, au tour à bois.

 




Le tour à l'achat.

 La boîte d'avance automatique n'était plus fonctionnelle et le chariot était séparé du tour. Un nettoyage et remontage ont été nécessaires.


J'ai ensuite usiné une poulie en aluminium sur mon tour Crouzet (d'où l'utilité d'avoir plusieurs tours), qui servira à l’entrainement de l'avance automatique.

La poulie finie.

La poulie et une courroie ont été installées. (Les vis de fixation de la poulie sont provisoires)

Démontage de la poupée fixe.

Le système d'embrayage placé sur la broche.

Le tour remonté, prêt à fonctionner.

Première série d'ébène mise au rond à l'avance automatique. Le perçage à été réalisé ensuite sur un autre tour.

Mon bureau de fabrication des anches.


Débit d'ébène pour la réalisation de boitier de cornemuses 16 pouces.



Montage des anches de hautbois.



Collage des bagues.


Boitiers en cours de fabrication, pose des stoppeurs.


Perçage d'un hautbois.

Perçage au fleuret.

Ébauche de la perce à l'alésoir.

Les moyens du bord.

Du relevé à la copie, fabrication d'un alésoir de pavillon de cabrette en bois à lame rapportée.
Ce système simple mais efficace m'a été inspiré par des alésoirs du même type observés lors de mes visites chez Bernard Blanc et Rémy Dubois. Ce procédé très utilisé par le passé permet aujourd'hui de faire des essais de perces rapidement et à moindre coût.

Relevé et façonnage de l'alésoir en bois

Une lame d'acier est rapportée sur le cône en bois

Résultat après le premier essai

Ça coupe, l'état de surface est bien lisse